[Note de lecture de Jacques Drillon, Le nouvel observateur]
« Ce ne sont pas des souvenirs, plutôt des analyses de souvenirs. C’est que le narrateur, vers 12 ans, comprend que l’Autre existe, et le Monde, et les Choses… Ces découvertes, il les fait en compagnie d’un camarade, son égal en perplexité. Gillis conserve, dans la précision, la profondeur et l’économie, une irremplaçable légèreté : voici le noeud du problème, semble-t-il dire ; mais il y a de l’allégresse à comprendre qu’on ne comprendra jamais. Cela s’appelle l’élégance intellectuelle. »
[Note de lecture, Bulletin critique du livre français]
« L'Enfant grave capte avec justesse cette période brève qui sépare l'enfance de l'adolescence. Le narrateur est grave, lourd déjà de tous les secrets, de toutes les questions de l'adulte. Mais il les éprouve avec la grâce, la hardiesse et la vraie naïveté de l'enfant. Le lecteur pourrait craindre un récit pétri de niaiseries, ou encore maladroit comme l'est souvent une expérience racontée avec la pauvreté du langage enfantin. Alain Gillis refuse ces facilités laborieuses et pénibles. […] Servi par un style incisif et élégant, ce court récit ne manque pas de charme. Il présente de surcroît l'avantage de restaurer dans leur fraîcheur native des questions proprement métaphysiques sur l'espace, le temps, la vie, la mort, dieu ou le langage. La lecture de L'Enfant grave se révèle être un merveilleux bain de jouvence qui donne l'impression de retrouver l'éternelle jeunesse de la philosophie grecque. »
[Note de lecture d’Anne Rosenberg, Psychiatries]
« Alain Gillis mène depuis des années une réflexion philosophique sur l’autisme infantile. […] Dans L’enfant grave, il poursuit sa réflexion sous la forme de petits récits, échanges “philosophiques” entre deux enfants buttant sur le lot d’interrogations apporté à tout instant par l’existence, pour peu qu’une certaine innocence leur laisse yeux et oreilles bien ouverts sur le dehors. Tout en revisitant en toute légèreté, comme en se promenant, sans s’ennuyer, des questions philosophiques et métaphysiques : l’existence, le temps, la peinture, la langue étrangère, la démonstration géométrique, le négatif, Dieu, l’altérité… On s’aperçoit que ce parcours qui s’achève à la puberté nous laisse un léger goût phénoménologique. »