[Yves Dutier, Encres vagabondes, 01/09/2020]
«Avec Le bouc, composé d'une trentaine de courts textes,Jean-Pierre Rochat prolonge en quelque sorte ses chroniques jurassiennes et nous raconte ses allers-retours entre l'espace montagnard et ses incursions dans l'espace urbain propice à ses rencontres amoureuses. Non sans humour et ironie,  la tonalité du propos semble pourtant devenue plus grave, plus nostalgique parfois. Le lecteur retrouve ici avec bonheur le style si singulier de Jean-Pierre Rochat ; il est en effet assez rare que le texte d'un auteur soit marqué d'une empreinte aussi originale. Dès les premières lignes, le lecteur peut affirmer sans risque de se tromper : ça c'est du Rochat ! Le style est épuré, presque "taiseux" et pourtant l'auteur réussit à nous transporter dans le labyrinthe de ses réflexions sans jamais égarer le lecteur car à chaque carrefour surgit une image  qui le conduit droit au but.
Chacun des courts textes parmi la trentaine qui composent Le bouc aborde  une réflexion, un thème différent. Cependant, et bien que l'humour et la légèreté ne soient jamais absents, ils recèlent tous une certaine gravité, le poids du temps, la mort qui rôde […] Ou bien encore la difficulté à concilier la vie paysanne et la vie citadine […] Le bouc, un plaisir de lecture sans pareil et Jean-Pierre Rochat, loin des salons et du tapage médiatique, s'affirme comme un grand écrivain.»

[Thierry Raboud, La Liberté, 22/08/2020]
« “Je suis désolé, c’est une déformation professionnelle”, note l’ancien éleveur en déroulant la litanie de ses amours, récits pleins de concupiscence espiègle où affleure toujours la métaphore plus chevaline que chevalresque… Écrivain de l’aube, le paysan-berger du Jura bernois a remis le domaine à sa fille en 2018 et se consacre désormais plus pleinement à son écriture – prose de style dru, évoluant du bucolique au rugueux, déjà remarquée par plusieurs prix dont le Roman des Romans l’an passé.
Après le drame paysan de Petite brume et les chroniques de La clé des champs, voilà donc que Jean-Pierre Rochat s’adonne à de mâles rêveries dans Le bouc, recueil d’une trentaine de textes brefs comme des frissons. Car là où Robert Walser préférait s’enfuir face à “l’appel de la belle», lui y succombe en faux rustre malicieux. Tirées du «grenier de sa mémoire”, ses saynètes à teneur aussi autobiographique que fantasmatique laissent galoper une plume débourrée et joueuse. Semblant monter la langue à cru, l’écrivain se fait tour à tour féerique et lubrique, alternant saillies et éclats de tendresse. Egrillard et capricant. »



[J.-M. Gentizon & T. Hunkeler, « Jean-Pierre Rochat, disciple indiscipliné de Ramuz », Quinzaines, mai 2020]
« À intervalles réguliers, la littérature fait naître des voix d’écrivains qui résonnent différemment. Des figures marginales en apparence, mais qui peu à peu se révèlent typiques, ou du moins caractéristiques d’une époque, d’une mentalité, d’un pays. Des auteurs qui revendiquent farouchement leur liberté mais sans le crier sur les toits, qui se contentent d’écrire, patiemment, obstinément. En Suisse, on pense évidemment au grand Ramuz, ou à Jean-Marc Lovay […] Plus récemment, il y a Jean-Pierre Rochat, ce paysan devenu écrivain sans cesser d’être paysan, berger, éleveur. Depuis 1982, l’auteur jurassien construit peu à peu une œuvre qui reflète son quotidien, les travaux et les jours, sans jamais verser dans un réalisme de bas étage. […] Versatile et espiègle, l’écriture de Rochat fait entendre des accents de révolte et de violence comme elle sait se muer en méditation bucolique, en chant de l’amour sensuel, en hymne aux forces de la nature et des animaux. »

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[Michel Ots, Brèves, n° 118, juin 2021]
« Une plume de paysan a beaucoup d'émotions à partager. Les chevaux, étalons, poulinières et courses de chars, fourbissent effectivement les éléments des premiers épisodes mais se font rapidement éclipser par de charmantes personnes de toute beauté aux yeux verts. Les nouvelles s'enchaînent comme les chapitres d'une autobiographie […] Ce récapitulatif de bonnes fortunes ressemble à l'effeuillé d'une pâquerette. Et se termine par un conte joliment troussé, un morceau de prose métaphorique : “La fée”. »