Michel Marx, Trois cailloux à Buenos Aires Un extrait du livre
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ISBN 978-2-913904-22-4 | 14,5 x 21 | 272 p.

Après cinquante ans d’insomnies peuplées de disparus, un père juif va mourir. Disparaître à son tour. Héritier de ses angoisses, Joël, son fils, choisit une analyste aux options catégoriques qui l’envoie à Buenos Aires se mêler d’une autre disparition, celle du père argentin de Silvana, sa compagne, avalé par les années de la dictature.
Il part, seul. Au fil d’une enquête quasi policière se découvrent simultanément le narrateur, le personnage qu’il poursuit, et les témoins qu’il rencontre dans la ville foisonnante. Peut-on prendre en charge les failles identitaires de la personne avec qui l’on vit ? Endosser une filiation par procuration ? Même avec humour, ce n’est pas sans risque.

« Je regarde par la baie vitrée le ciel plombé de nuages noirs, bas, tombant sur le Rio de la Plata qui nous sépare de l’Uruguay mais ressemble d’ici à une lagune, et dans lequel les corps des victimes ont été jetés, il y a vingt-cinq ans. On y aperçoit quelques pêcheurs, tracés fragiles dans ce paysage désolé. Des avions passent au ras des bâtiments. Un son assourdissant et inquiétant qui fait gronder les fondations. Diego me dit qu’un jour un de ces avions heurtera la Faculté, et ce sera la fin pour lui et ces utopistes. Il me conseille de m’allonger dans le grand fauteuil, […] qu’en Argentine personne ne s’étonne de voir quelqu’un endormi dans un bureau pendant que le directeur reçoit. Il ajoute que l’avion ne tombera pas ce jour-là. Convaincu, je m’allonge et je rêve. »